Si vous suivez un tant soit peu l’actualité, les couacs se multiplient au sujet du futur aéroport de Notre-Dame-des-Landes. François Hollande, Manuel Valls, Ségolène Royal, chacun y va régulièrement de sa petite phrase. Mais derrière cette cacophonie, un bruit de bottes se fait grandissant.
Jolie cacophonie à tous les niveaux
Le 11 octobre 2016, Manuels Valls le répète, l’évacuation de la Zad de Notre-Dame-des-Landes, c’est pour cet automne.
Le lendemain, dans le livre intitulé « Un président ne devrait pas dire ça… Les Secrets d’un quinquennat » et paru le jour même, les journalistes Gérard Davet et Fabrice Lhomme qui se sont entretenus avec le Chef de l’Etat affirment que celui-ci leur aurait confié que le projet de NDDL « ne verra pas le jour ».
Mardi 18 octobre 2016, interpellé par un député sur son engagement d’évacuer la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, Manuels Valls assure devant l’assemblée que le calendrier sera respecté et que « l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes se fera ». Il demande par ailleurs à Ségolène Royale de « ne pas apporter de paroles qui perturbent l’action de l’Etat ».
Nouveau rebondissement ce dimanche 23 octobre puisque la ministre de l’Environnement, Ségolène Royal, juge qu’il n’est « pas judicieux » de mobiliser la police pour un projet « pas défendable », envisageant même un autre référendum.
Pourquoi Valls va (tenter d’)évacuer la ZAD
Ce n’est un secret pour personne, à l’approche des élections présidentielles, le gouvernement socialiste aimerait ménager les écologiques et préférerait repasser le bébé au vainqueur des élections présidentielles.
La réponse de Manuel Valls du 18 octobre devant les députés semble dictée par le piège dans lequel il s’est lui-même enfermé. En effet, si le Premier Ministre ne tient pas son engagement, il perdra toute crédibilité et les électeurs de gauche le mettraient immanquablement dans le même sac que François Hollande. Bref, presque une fin de carrière annoncée, un suicide politique. Pas question de cela donc pour cet homme aux dents longues.
De toute manière, la gauche sera battue aux prochaines élections, alors, c’est chacun pour soi quand le navire brûle.
Le voilà donc pris au piège et contraint de préparer l’évacuation de la Zad. Des documents dévoilés par Reporterre démontre d’ailleurs que le gouvernement prépare bien un impressionnant dispositif d’évacuation, mais également une répression de masse avec une justice expéditive et à la chaîne.
Manuel Valls a beau reculer, il va être obligé d’en donner l’ordre, tout du moins quand l’évacuation de la jungle de Calais sera achevé, car faute d’effectifs en grand nombre, difficile de faire la chasse dans le bocage de NDDL aux Zadistes et aux manifestants qui ne manqueront pas de venir défendre les lieux.
Sans autre rebondissement juridique ou surprise de dernière minute, il est donc fort à parier qu’il faille retourner chercher son bâton laisser sur la ZAD pour la défendre d’ici à la fin de l’année.
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