Les couverts, gobelets et autres assiettes jetables en plastique seront interdites en 2020, tout du moins, dans la forme que l’on connaît actuellement. Une belle victoire pour l’environnement puisque cela évitera à des milliers de tonnes de pastique de finir dans la nature et dans la mer.
Toutefois, faut-il craindre un autre genre de pollution ?
Vaisselle jetable 100% plastique interdite
Suite à la loi sur la transition énergétique votée en 2015, la parution au Journal Officiel du décret n° 2016-1170 vient définir les modalités de l’interdiction de l’usage et de la distribution (même à titre gratuit) de la vaisselle jetable en plastique pour toute personne physique ou morale (entreprise, association, etc).
Ainsi, verres, couverts et autres assiettes composés principalement de plastique et à usage unique seront proscrits en France à compter de 2020. A partir de cette date, ceux-ci devront être remplacés par des produits incorporant à minima 50% de matières biosourcées. Cinq ans plus tard, en 2025, cette part devra atteindre 60%.
On ne peut donc que se réjouir de l’adoption et de l’application d’une mesure forte qui va enfin dans le bon sens. En effet, tous les ans, ce sont plus de 4,73 milliards de gobelets qui sont utilisés et qui finissent à la poubelle, voire dans la nature. Quand à leur recyclage, il ne dépasse pas 1%.
Matières biosourcées, oui, mais produites comment ?
Par définition, une matière biosourcée est un matériau issu de la biomasse d’origine végétale ou animale.
Ces polymères qui viennent donc remplacer leurs homologues d’origine fossile peuvent être issus de l’amidon du blé, du maïs, de la canne à sucre ou encore de la pomme. De fait, ils sont totalement biodégradables sous l’action de micro-organismes, au même titre que l’ensemble des déchets végétaux qui sont placés en composteur.
Là où le bat blesse, c’est que la demande va très rapidement exploser. Il est vraisemblable que la France ne puisse produire elle-même toute la biomasse dont elle a besoin pour la production de ces plastiques biodégradables. Elle devra donc l’importer.
Et si elle y parvenait tout de même, au détriment de quoi ? D’autres cultures ? Du grignotage de terres non exploitées sur lesquelles s’épanouissent faune et flore sauvages ?
Sans parler de l’impact que de telles nouvelles cultures vont avoir sur l’écosystème, et tout particulièrement sur les insectes pollinisateurs. Car pour accroître les rendements, pesticides et herbicides de tous genres vont vraisemblablement être employés à grande échelle.
S’il était indispensable de s’attaquer au problème du plastique, en particulier pour la vaisselle jetable, il ne faudrait pas que cela ait d’autres répercussions, et que finalement, le législateur n’est fait que déplacer le problème.
Répondre