Les mers et les océans sont envahis par le plastique, un fait qui n’est pas nouveau en soit. Bien des animaux marins comme les poissons ou les dauphins en avalent par inadvertance et, bien souvent, en meurent. Mais les organismes de plus petite taille sont également concernés par cette contamination au plastique, à commencer par les fruits de mer.
100% de moules contaminées par le plastique
Sous l’effet du soleil et de la houle, le pochon, la vaisselle jetable ou la bouteille qui se retrouvent dans les océans se désagrègent en éléments de très petite taille. Du fait de leurs dimensions réduites, ces microparticules de plastique pénètrent tous les organismes, les poissons que vous achetez chez votre poissonnier ou au supermarché n’y faisant pas exception.
Mais qu’en est-il des moules ?
L’étude de 2013 de Colin Janssen
En 2013 déjà, Colin Janssen, écotoxicologue à l’Université de Gand (Belgique) avait effectué en Mer du Nord des prélèvements de moules communes en France, en Belgique et en Pays-Bas. Les résultats sont alors sans équivoque, des microparticules de plastique sont bien présentes dans chaque échantillon.
Les moules sont des organismes qui, pour ce nourrir, filtrent jusqu’à 25 litres d’eau par jour. Les particules de plastique faisant moins d’un millimètre se retrouvent ainsi dans la coquille, mais également dans la chair même de ces mollusques bivalves.
L’étude de 2015 de Florian Faure
Fin 2015, à l’approche des fêtes de fin d’année, la chaîne TV RTS s’intéresse une nouvelle fois à cette question. Cette fois, les treize échantillons (vrac, sous-vide et surgelés) sont tout simplement achetés dans plusieurs grandes surfaces suisses.
RTS demande à Florian Faure, ingénieur en environnement et spécialiste des micro-plastiques de déterminer s’il y a bien présence de ce polluant et dans quelle proportion. Celui-ci suit un protocole similaire à celui de 2013 qui aboutit au même résultat : oui, toutes les moules sans exception sont contaminées par du polypropylène, du polyéthylène, du nylon, des micro-billes provenant de produits cosmétiques et autres polymères dérivés du pétrole.
Toutefois, à la différence de l’expérience de Colin Janssen, les échantillons ne provenaient pas uniquement de la Mer du Nord. Pourtant, la présence de ces micro-particules est la même dans le moules de la baie du Mont Saint Michel que dans celles d’Espagne, d’Italie, de Belgique ou des Pays-Bas, ce qui démontre bien qu’aucun océan n’est épargné.
Il n’est d’ailleurs pas possible d’établir une carte des zones les moins impactées puisque, sans que l’on ne se l’explique encore, les teneurs peuvent passer du simple au double pour des échantillons en provenance de producteurs séparés seulement de quelques dizaines de mètres.
Dans les deux études, la teneur moyenne était de 37 microparticules pour 100 g de chair. Ainsi, si vous vous laissez tenter par des moules frites pour votre pause du midi, c’est entre 100 et 200 minuscules morceaux de polymères que vous ingérez.
Quant à l’impact sur la santé humaine ? On n’en mesure pas encore les effets, mais, ce qui est certain, c’est cette pollution va se retourner contre nous, tel un boomerang.
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