Lancé par deux entreprises bretonnes, Phyto flottante est un système de phytoépuration flottant actuellement en test sur le canal d’Ille-et-Rance en Ille-et-Vilaine (Bretagne). Un système d’épuration autonome qui pourrait permettre d’apporter une réponse au traitement des eaux usées des péniches et des maisons flottantes dont le nombre ne cesse de croître.
Qu’est-ce que la phytoépuration ?
La phytoépuration, également appelée jardin d’assainissement ou lagunage est un système autonome de traitements des eaux usées. Généralement installée chez les particuliers à la place de la fosse sceptique ou dans les lieux difficiles d’accès, cette technique permet le traitement des eaux usées grâce à la présence naturelle de bactéries dans le système racinaire des plantes telles que les roseaux, les joncs ou les massettes.
Dans cette symbiose, les bactéries se nourrissent de la matière organique présente en puisant l’oxygène de l’eau. En retour, les plantes fournissent de l’oxygène aux bactéries via leur système racinaire. En fin de cycle, l’eau s’infiltrant dans le sol est propre.
A noter que ces micro-organismes permettent en plus le traitement des phosphates et des nitrates.
Lagunage flottant en test en Bretagne
Aux onze écluses d’Hédé-Bazouges, la phytoépuration, on connaît bien puisqu’un tel système d’épuration naturel et autonome est à disposition des bateliers. Malheureusement, force est de constater qu’il n’est que très peu utilisé par les propriétaires des péniches qui préfèrent la manière simple. Celle-ci consiste à se débarrasser des eaux usées en les déversant dans le canal d’Ille-et-Rance, ce qui n’est nullement répréhensible d’un point de vue purement juridique.
Faire flotter un jardin d’assainissement, un défi
C’est alors que deux entreprises bretonnes, Aquatiris et Aquashell, décident de se lancer dans la conception d’un système flottant. La première est spécialiste de l’assainissement par phytoépuration et Aquashell, spécialiste des maisons flottantes.
Si l’idée de mettre sur l’eau un tel dispositif peut paraître toute simple sur le papier, c’est en réalité une succession de défis. Et le premier d’entre eux fut d’alléger le système qui pèse plusieurs tonnes au mètre carré. Pour parvenir à 10 tonnes au lieu des 12 initiales, Aquatiris a remplacé les gravillons du premier filtre par du liège de granulométrie similaire. Aquashell a ainsi pu concevoir des flotteurs spécifiques pour répondre à toutes les contraintes de ce dispositif.
Phyto flottante, en test sur le canal d’Ille-et-Rance
Le résultat de la collaboration des deux entreprises bretonnes, c’est Phyto flottante, un jardin d’assainissement de seulement 4 m² agréé par le Ministère de l’environnement et celui de la santé. Reliée à une habitation flottante ou à une péniche grâce à un bracon d’amarrage sur pivot, cette unité de traitement permet ainsi d’éviter le rejet des eaux usées dans le canal, et donc, de protéger le milieu aquatique.
Pour les curieux, cette innovation est actuellement visible aux onze écluses de Hédé, site touristique majeur du Canal d’Ille-et-Rance. Deux prototypes sont en effet reliés à des bateaux à quai utilisés comme chambres d’hôtes devant la maison éclusière de la petite Madeleine. Une phase de tests qui a débuté en septembre 2016 et qui devrait s’étaler sur un an.
Source de l’illustration : http://www.aquatiris.fr/
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