Vétuste et située sur une faille sismique, Fessenheim, la doyenne des centrales françaises en service depuis 1977, devrait enfin être fermée. L’acceptation par EDF de l’indemnisation de l’Etat est une bonne nouvelle en soi, mais qui est soumise à conditions.
Fermeture la centrale nucléaire de Fessenheim
Voilà 40 ans que la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin) a été inaugurée. Une mamie qui suscite depuis longtemps l’inquiétude des ONG environnementales et de bon nombre de Français, mais également de nos voisins européens, en particulier en Allemagne, en Suisse et au Luxembourg.
Il faut dire que, outre son grand âge, elle a la particularité d’être située sur une faille sismique, faisant craindre un nouveau Tchernobyl.
L’une des promesses de campagne de François Hollande était sa fermeture. Une promesse qui devrait être tenue puisque hier, le 24 janvier 2017, le conseil d’administration d’EDF a adopté, d’une courte tête, l’accord d’indemnisation proposée par l’Etat :
- 489 millions d’euros minimum versés d’ici à 2021, dont 100 millions dès l’arrêt de la centrale
- une enveloppe supplémentaire qui viendra en compensation d’éventuelles pertes de recettes d’EDF, et ce, jusqu’en 2041.
Même si l’opération est loin d’être des plus simples, la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim semble désormais inéluctable. Celle-ci ne devrait toutefois pas intervenir avant courant 2018.
EDF pose ses conditions
Bien évidemment, si le fournisseur français d’énergie consent à sacrifier sa centrale nucléaire de Fessenheim, le groupe français a toutefois posé ses conditions qui sont au nombre de trois :
- l’extension du délai de l’autorisation de création de l’EPR de Flamanville (Manche). En effet, l’échéance de l’autorisation actuelle est fixée à avril 2017. Or, étant donné le retard accumulé et les incidents techniques à répétition, la mise en service n’est pas prévu avant la fin 2018. Ségolène Royal a par ailleurs confirmé aujourd’hui sur BFMTV que la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim n’interviendra que lorsque l’EPR de Flamanville sera opérationnel.
- l’autorisation de redémarrage du réacteur n°2 de la centrale de Paluel (Seine-Maritime) qui est à l’arrêt depuis mai 2015. Or, tout réacteur n’ayant pas fonctionné durant deux années est considéré comme en arrêt définitif par la loi de transition énergétique.
- l’acceptation par la Commission européenne du versement des aides de la France à EDF.
Au final, les conditions imposées par EDF laissent comme un goût amer dans la bouche, même si l’on ne peut que se réjouir de la fermeture annoncée de la centrale nucléaire de Fessenheim.
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